Démissionne ou je détruis ta vie (2011)

MàJ 2022 : pour commander la réédition du livre, rendez-vous sur cette page.

Baptiste Scotch est un journaliste parisien à la vie particulièrement mouvementée. Entre son travail, sa vie sexuelle où les filles ne sont que de passage et ses addictions aux drogues vient s’immiscer un terrible désir de vengeance lorsqu’un de ses collègues lui fait perdre son poste. Petit à petit, le contrôle de son existence lui échappe…

Ovni à la forme inconvenante, roman frais et électrique, personnages déjantés, tout un programme inscrit dans la veine des Lois de l’attraction de Brett Easton Ellis. Ici, Thomas Suinot réinvente le genre narratif avec un style – parcours croisé et « état limite » – très efficace. L’auteur réussit son challenge et livre une œuvre jeune et perturbante, une plongée dans la délicieuse syncope du genre humain.


Extrait de la préface de Sophie Herfort

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Thomas Suinot sait créer un univers noir, assez glauque presque malsain à la manière d’un Millenium (trilogie de Stieg Larsson) mais que l’on a quand même envie de connaître et dans lequel on s’immerge rapidement.
Artezia

Style aéré et formules chocs, avec une emprise sur le réel actuel assez manifeste (…) ce livre plaira à un lectorat avide de récits décalés, de tension et d’émotions à fleur de peau.
Ça Dépend Des Jours

Préface :

Dans cet ovni à la forme délicieusement inconvenante, se mêlent des personnages soumis à des attractions et à des errances complexes. Derrière les répliques solidement assenées et les didascalies percutantes, ces portraits croisés nous choquent, nous séduisent, nous bouleversent. Tous ces joyeux drilles cyniques s’affrontent en souplesse : Baptiste, le journaliste libertin « aux dents longues » et Vincent : l’opportuniste prêt à tout pour lui ravir le poste de rédacteur sur un coup de piston magique, va déclencher un conflit d’intérêt impitoyable. Dans cette sphère journalistique où la compétition est féroce, Baptiste va faire preuve d’un redoutable pragmatisme pour récupérer son dû. Tous les moyens sont bons pour mettre hors-concours ceux qui se dresseront sur sa route. Sales coups, manipulation, détournement d’articles, rien n’est laissé au hasard.

Ce roman frais et électrique se lit comme un journal intime et nous livre une pléiade de personnages aux stratagèmes aussi frais qu’au franc-parler dérangeant. Baptiste en est l’illustration perverse : « Démissionne ou je détruis ta vie ! » avant de conclure : « Et comme le dit toujours mon Damien : ‘‘Non, je ne suis pas un ange’’ ».

Rythme syncopé, personnages déjantés, tout un programme inscrit dans la veine des Lois de l’attraction de Brett Easton Ellis. Ici, Thomas Suinot réinvente le genre narratif avec un style – parcours croisé et « état limite » – très efficace. Ce jeune auteur, aux accents underground réussit son challenge.

Il arrive que la nouveauté crée un choc culturel et le génie amoraliste d’un Wilde est là pour en attester : « Quand une œuvre est jugée immorale, c’est que l’artiste a dit ou fait quelque chose de magnifique et de vrai…» (Oscar Wilde, Ames humaines)

Une œuvre jeune et perturbante, une plongée dans la délicieuse syncope du genre humain.

Sophie Herfort, enseignante, écrivaine et essayiste.

Affiche promotionnelle pour une séance de dédicaces.

Interview :

Un seul court entretien a eu lieu pour la promotion du livre (pour les raisons évoquées en bas de page).

■ Par Hubert Camus, pour L’Étudiant Autonome (édition Île-de-France déc. 2011/ janv. 2012)

Pourquoi Baptiste est-il tellement haïssable ?
C’était voulu, et je suis content de voir que ça marche. Je voulais que les lecteurs se disent « C’est quoi ce connard ? » mais finalement, il ne l’est pas tant que ça : il a aussi ses problèmes. Il est pris dans une spirale violente mais petit à petit il parviendra à la « rédemption ».

Votre roman a une forme très théâtrale, et même cinématographique : la présentation des personnages fait penser à un découpage technique et certaines façons de mettre en place la conversation sont dignes d’une pièce de théâtre.
C’était voulu aussi : je privilégie autant la forme que le fond. C’était déjà le cas dans mon premier livre, La Mort de l’Amour. Je veux que le lecteur se dise « ça change ! », même si ça peut sembler étrange au début.

La présentation du roman saute aux yeux mais votre style très oral tout autant, pourquoi ce choix ?
Je ne me considère pas comme un « bon écrivain ». Je travaille dans le journalisme certes, mais je n’ai jamais étudié les lettres, la littérature, les styles etc. Je veux d’abord transmettre des émotions, pas chercher un style.

Revenons un instant sur le caractère de Baptiste. C’est un salaud, on comprendra plus tard pourquoi mais dès que vous évoquez Natacha, ça n’a plus rien à voir.
Avec Natacha, tout est différent. Ça lui tombe dessus, il est amoureux, point. Avec elle, il ne joue pas comme avec les autres femmes. Avec Natacha il découvre son côté romantique, niais. L’amour peut être une force pour devenir quelqu’un… disons de « moins pire » pour lui !

Mise à jour — février 2014.

Le livre n’est actuellement plus disponible, car l’éditeur a fait faillite. Il y a eu énormément de complications et les premiers signes du manque de professionnalisme que j’évoquai au moment de la sortie (à relire dans un double billet en mars/mai 2011) auraient dû m’aiguiller sur ce qui était clairement une arnaque. Vous pouvez donc relire ces billets (sur lesquels finalement j’étais très très soft en terme de critiques négatives) ou encore découvrir l’histoire, déplorable, de cet éditeur bidon sur le site d’un confrère, Jean-Fabien. Il a eu évidemment la même mésaventure, comme on peut le lire ici (avec une réponse de l’éditeur). Il dresse aussi un portrait plus condensé de l’expérience globale sur cet article. Je pourrai moi-même épiloguer des heures et des heures, raconter en détail toute mon histoire mais j’ai assez perdu de temps et d’énergie avec tout cela. Je me dis juste que, comme j’ai été un des premiers contrats de cette boîte, je ne pouvais guère savoir à quoi m’attendre, et que tout cela m’a permis de rencontrer, virtuellement parlant pour l’instant, d’autres auteurs « publiés » chez le même éditeur bidon (merci au fameux groupe secret sur Facebook !) et de nouer de nouvelles amitiés. Enfin, comme il n’y a eu aucun travail de promotion, excepté celui que j’avais un peu effectué en amont, le nombre de critiques est relativement faible.

Bref, où en est-on concrètement avec Démissionne ou je détruis ta vie ?

Pour commencer, j’ai récupéré mes droits d’auteur. Juste avant que l’éditeur mette la clé sous la porte, j’avais réussi à récupérer légalement tous les droits sur mon œuvres. Je ne sais pas combien d’exemplaires ont été publiés finalement, combien se sont vendus au total et s’il en reste dans des librairies… Quelques-uns sont en vente en occasion sur Internet, j’ignore s’il s’agit du premier tirage numéroté (et normalement entièrement dédicacé) ou d’une éventuelle autre impression.

Huit ans plus tard, en été 2022, la réédition est enfin disponible !