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Mai 2020. Ce doit être la quatrième fois que je me replonge dans la compilation de mes trois premières fictions publiées en 2007, 2011 et 2015. Un travail que je n’arrivais pas à achever depuis des années. Les raisons sont simples : manque de temps, parfois de motivation et détachement assez prononcé envers ces trois modestes romans. L’envie de les regrouper et les proposer sous une nouvelle forme m’a tout de même donné l’énergie nécessaire pour enfin terminer ce projet (avant d’avancer sur un autre qui me tient à cœur).

Cela fait quinze ans, en 2022, que mon premier livre a été mis en vente. Ce court roman, ou plutôt ces trois nouvelles entremêlées sont nées durant mon adolescence et ont été rédigées à dix-sept et dix-huit ans. La mort de l’Amour, dont le titre initial fut Trois vies, a depuis parcouru son petit chemin. Il a connu bonne presse et reçu des échos favorables qui m’ont encouragé à continuer dans cette voie. J’ai appris soudainement, fin 2015, que son éditeur (Les deux encres) avait rendu l’âme. Si l’œuvre est évidemment imparfaite, elle apparaît comme un témoignage d’une période de ma vie.

Aujourd’hui, je n’écrirais plus la même chose, forcément ; il y a même de fortes chances que je trouve cela mauvais, mais… j’assume ces écrits, au même titre que mon second ouvrage, Démissionne ou je détruis ta vie, sorti en 2011 et dont le parcours éditorial (chez Kirographaires cette fois) a été plus chaotique. Là aussi, même si je suis très détaché du livre et que je peine à m’y reconnaître, je l’assume tout autant.

Ceux qui les ont déjà lus le savent très certainement : La mort de l’Amour et Démissionne ou je détruis ta vie forment un diptyque. Un protagoniste du premier fait partie de la famille du personnage principal du second. Certains passages de l’un se déroulent simultanément dans l’autre. Si chaque livre a sa propre identité, chacun a demandé un travail conséquent différent.

Un troisième et dernier opus devait voir le jour, toujours en gardant ce lien familial avec d’autres connexions, plus éparses et anecdotiques. Toujours en cours d’écriture, celui-ci s’est mué dans un tout autre registre (une aventure urbaine fantastique) et n’aura finalement aucun lien avec les deux livres compilés dans ce recueil, ce qui n’est pas plus mal et permet de tourner la page sur ces deux « œuvres de jeunesse », comme j’aime les nommer.

Toutefois, Journal post-rupture d’un geek romantique, un troisième ouvrage s’y est bon gré mal gré ajouté. Comme son titre l’indique, il s’agit « tout simplement » d’un journal intime après une rupture amoureuse. Je l’ai autopubliée en 2015 sous pseudonyme (Nolan Wings), partagé avec quelques amis de confiance et en ai parlé sur quelques forums liés aux sujets abordés : la dépression, bien sûr, mais aussi le renouveau, la guérison, la chute puis la relève en quelque sorte. Le tout modulé de façon atypique, sans jamais citer de noms ou de lieux, mêlant des souvenirs de romantique éperdu avec la brutale réalité de la vie. Réseaux sociaux, mails, SMS… comment avance un couple d’une génération hyperconnectée ? C’est aussi un des enjeux de ce texte paradoxalement drôle.

Je n’avais jamais prévu de le dévoiler, mais – étrangement – il m’a aidé. En le relisant, j’y ai découvert un recul nécessaire pour s’émanciper, pour grandir. Si j’ai pu m’aider par mes propres mots, pourrais-je aider d’autres personnes ? Des lecteurs inconnus ? C’est ce qu’il s’est passé. Bouche-à-oreille virtuel et réel, retours positifs… sans le souhaiter à la base, le récit a trouvé une petite audience.

Il était temps que je signe de mon vrai nom ce troisième livre. Plus ou moins par hasard, il vient conclure habilement et d’une façon qui me convient très bien, « l’univers » conçu dans les deux précédentes fictions. Les regrouper en un seul ouvrage est vite devenu une évidence, un triptyque, in fine, « bouclant la boucle »…

Les émois amoureux, la recherche d’identité, la monotonie du quotidien, l’échappatoire culturelle, le sexe, le travail, le journalisme, l’écriture, la musique, l’informatique, Internet, les nouvelles technologies, le numérique, les réseaux sociaux, etc. tant de thèmes, parfois très clichés, brassés dans des textes comportant leurs qualités, mais aussi… leurs défauts ! Une fois encore : je les assume. Toujours en m’efforçant d’y instaurer une certaine forme originale pour mieux épouser le fond, y apporter une touche singulière pour me démarquer de bon nombre de productions flirtant avec les mêmes sujets.

J’ai décidé de ne pas modifier ces écrits pour garder intact la spontanéité de l’époque, le témoignage de l’homme que j’étais alors ; hors de question de dénaturer le texte, juste quelques corrections basiques (les fautes et coquilles ayant échappé aux relectures) et des modulations mineures afin d’insuffler davantage de cohérence. Démissionne ou je détruis ta vie a tout de même bénéficié d’un changement notable, car j’ai repris la première « mise en page » du manuscrit. Je m’explique : l’éditeur m’avait sommé d’annuler quinze passages (lorsque le « héros » écrit son autobiographie) et souhaitait les sortir dans un fichier numérique à part, j’avais refusé et ces passages s’étaient transformés en interludes dans le corps du récit. C’était une bonne idée, mais elle ne reflétait pas mon intention première, par conséquent, je suis revenu à la version originelle.

Je mentirais si je disais qu’en rédigeant mes romans je n’étais pas sous l’influence de Bret Easton Ellis et Frédéric Beigbeder. Bien sûr, nulle présomption là-dedans, mais ces écrivains ont clairement orienté une partie de la narration. Aujourd’hui, je n’écrirais plus la même chose : sans aucun doute, l’ensemble serait moins cru, moins noir, nettement moins porté sur la drogue et le sexe, le traitement de certains personnages féminins serait différent aussi, une prise de conscience féministe s’étant largement opérée depuis. Quand je relis certains passages, j’ai parfois du mal à croire qu’ils proviennent de ma plume mais, heureusement, je me sens en total accord avec d’autres et je souris en les redécouvrant.

Que dire de plus ? Vous trouverez des poèmes on ne peut plus « clichés » d’un adolescent éternellement romantique – avec, à nouveau, son lot de qualités et de défauts –, comportant de nombreuses références musicales, certaines très faciles à reconnaître, d’autres nécessitant des recherches. En bonus et pour la première fois, des textes inédits de plusieurs périodes (à découvrir après les deux premières histoires).

Je suis fier d’avoir écrit ces livres « si jeune », même si beaucoup me conseillaient d’attendre ou ne croyaient pas en moi. Je suis fier d’avoir trouvé des éditeurs qui m’ont fait confiance. Vous l’aurez compris, je ne suis plus forcément très féru de ces ouvrages mais il me tenait à cœur de les laisser disponibles pour d’autres lecteurs potentiels. Je souhaite une bonne découverte aux nouveaux venus et, pour ceux qui connaissent déjà les romans, j’espère que cette nouvelle édition vous proposera une expérience différente. Merci encore.

Ces dernières années j’ai beaucoup écrit, majoritairement des articles ou des critiques culturelles (une bonne partie consacrée aux comics sur Batman). Je travaille sur trois autres projets littéraires (j’en reparle dans la postface de Démissionne ou je détruis ta vie). Mon actualité est à suivre sur mon site https://suinot.com et mes réseaux sociaux (Facebook et Twitter).

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