Le programme écologique d'Obama

Barack Obama est représenté par plusieurs sénateurs à la conférence sur le climat de l’ONU qui a débuté lundi à Poznan, en Pologne. Le président élu est ainsi assuré que les décisions prises par la délégation américaine ne vont pas à l’encontre de ses positions.


Obama est pour un accord international sur le réchauffement climatique. Il avait déclaré que son pays ferait le premier pas dans ce sens. Hier soir, à Poznan, un délégué américain, Harlan Watson, a souligné que les Etats-Unis « [vont] apporter une contribution positive de façon à ce que la prochaine équipe puisse ramasser la balle et la relancer ».

L’ancien candidat à la présidence, John Kerry, mais également Barbara Boxer, présidente de la commission de l’Environnement du Sénat, font partie de l’équipe d’Obama. Il s’est aussi entouré de Carol Brower. Cette dernière a dirigé l’Agence de protection de l’environnement pendant les deux mandats de Bill Clinton. Elle sera à la tête du groupe de travail énergie et environnement.

150 milliards de dollars, 5 millions de « green jobs »

Le programme écologique d’Obama est vaste. Il souhaite un plan d’investissement de 150 milliards de dollars étendu sur 10 années. Une mesure qui rendra l’Amérique indépendante d’un point de vue énergétique. Et qui la mettra à la pointe de la technologie d’un secteur économique crucial pour l’avenir. Il désire ainsi créer 5 millions d’emplois.

Cette « économie verte » ravit Susan Vaillant, responsable des démocrates de l’est de la France (Democrats Abroad France). « C’est sans doute la meilleure option possible, un problème dont Obama a su trouver les solutions. La création de cette économie va être un véritable générateur d’emplois, ce qui est une excellente nouvelle. Nous nous réjouissons d’avance de ces « green jobs » ».

Pas de nouvelles centrales nucléaires

Autre annonce : 10% de l’électricité consommée aux Etats-Unis devrait être issue de sources renouvelables d’ici à 2012 et 25% en 2025. Ce qui éliminera, en 10 ans, l’équivalent des importations de pétrole du Moyen-Orient et du Vénézuela réunis. Barack Obama n’acceptera pas de nouvelles centrales nucléaires tant que la sécurité n’en n’aura pas été améliorée et qu’une solution pour les déchets soit trouvée « à un coût économique acceptable ». « On devrait plutôt se tourner vers le soleil ou le vent… », ajoute Susan.

Obama promet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80%, par rapport au niveau de 1990, d’ici à 2050. Et, toujours à long terme, il souhaite réduire la dépendance des Etats Unis au pétrole de 35%… d’ici 2030. Il va supprimer les réductions d’impôts dont bénéficie l’industrie du pétrole et du gaz. Et il voudrait l’instauration immédiate d’un marché de permis à polluer, comparable au marché carbone européen.

Le programme écolo d’Obama en images (par GreenPod)

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Il désire également instaurer un seuil contraignant d’émissions de gaz à effet de serre pour les constructeurs automobiles. Pour cela, 4 milliards en crédits d’impôts et garanties de prêts seront consacrés aux usines et fabricants d’équipements automobiles. Objectif : 1 million de voitures hybrides, des véhicules propres « made in USA », sur les routes américaines en 2015.

Une « initiative vraiment intéressante » juge à nouveau la démocrate, qui revient tout juste des Etats-Unis. « Ce minimalisme imposé aux constructeurs est l’option idéale, à la fois pour l’environnement, mais aussi pour notre économie. »

Promouvoir les biocarburants, une « erreur » d’Obama

En revanche, le président élu, veut développer les biocarburants, très présents dans l’Etat de l’Illinois dont il est le sénateur. Il souhaite promouvoir l’éthanol. Les biocarburants de ce type sont pourtant très critiqués pour leur non-efficacité écologique et leur part de responsabilité dans la crise alimentaire mondiale qui sévit aujourd’hui. Susan conclut : « Sa plus grosse erreur… Mais les démocrates gardent confiance. Obama est un homme intelligent et très bien conseillé. Il changera sans doute d’avis. »

■ À propos de cet article : Tout frais, tout chaud, il a été publié aujourd’hui sur le blog commun de mon école pour notre semaine spéciale « écriture plurimédia ». Le blog est ici : Environnement : L’avenir en vert ? Comme vous le voyez, il ne s’agit pas d’un article « culture » mais d’un sujet politique/écologique, ce qui me change pas mal. Le « franglais » au téléphone avec la démocrate américaine arrivant en France était fun !

[Photos © : Libre de droit – flickr]

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