Bienvenue chez les ch’tis ou comment faire l’éloge de la beaufitude…

J’ai écrit cet article pour le journal de notre école, sur la maquette du Parisien. Puis je l’ai publié sur un site Internet. Ce qui m’a valu pas mal d’insultes et de mépris. Je m’en fous, je le dis et je l’assume : je n’ai pas aimé Bienvenue chez les ch’tis, je n’ai pas rigolé devant une seule fois et je ne comprends pas comment notre patrimoine culturel prend une ampleur énorme à cause de ce navet. On m’a reproché d’être trop dur dans cet article (qui est une version « soft » du tout premier qui était beaucoup plus virulent), pourtant quand je vois la critique du JDD à propos de Disco (qui ne doit pas valoir beaucoup mieux) je me dis que je suis encore trop gentil. Finalement, en le réécrivant, c’est devenu un billet d’humeur… Pas de photo du film ou de l’affiche, merci de votre compréhension.
MàJ : Je le reconnais : c’est très mal écrit, c’est un de mes premiers papiers dans ce style et je ne sais pas, quelque-chose ne « va pas ». Néanmoins le fond reste identique à ma pensée. À lire toutefois avec un peu de recul et d’humour car, évidemment, les personnes qui aiment ce film ne sont pas toutes des gros beaufs incultes (encore heureux !).


Kad (sans O) est muté à la Poste de Bergues, petit village du nord de la France, et découvre l’accueil des fameux « ch’tis », menés par Dany Boon. Hilarant pour certains, beaucoup moins pour d’autres.

Devenir beauf peut être accessible à tous. En témoigne le dernier film de Dany Boon, Bienvenue chez les ch’tis. Si le succès ne cesse de grandir pour le deuxième long-métrage du comique nordiste, l’humour du film, lui, ne touche pas tous les spectateurs. Bienvenue chez les ch’tis n’apporte rien au cinéma et suscite l’incompréhension chez quelques personnes.

Comment autant de français, 20 millions (!?), sont-ils si enthousiastes devant cette farce ? Le bêtisier, dévoilé pendant le générique de fin, est sans doute le passage le plus rigolo. Mais avant ? Rien. Franchement rien d’original. Quelques gags visuels : Kad qui se démène avec un fauteuil roulant, Dany qui titube en vélo. Les pseudo-clichés sur le Nord-Pas de Calais sont rétablis : non il ne fait pas froid, oui les gens sont sympas. Pour preuve, l’ancien « Bergues », composé de personnes bourrées, travaillant dans les mines de charbon, malpolies, chassant le chat au fusil, accueillera la femme de Kad, montrant ainsi l’horreur du nord de la France en « vrai », telle la vision qu’une provinciale se fait de la région. Ce lot de clichés est donc évincé pour montrer au contraire, des gens quelques peu simplets, quand même bien portés sur la bouteille et pas finaud… Comment ? Des beaufs ? Ah ben oui carrément !

Le fameux accent « ch’ti » est vraiment gonflant, l’essentiel du film repose dessus. Les situations lourdingues et déjà vues comme les protagonistes sous l’emprise de l’alcool ou presque toutes les autres séquences du film sont ridicules et lourdes, mais lourdes. Et bien sûr n’oublions pas les love-stories faussement crédibles. Les belles minettes brunettes rinceront l’œil des jeunes puceaux qui ne sont pas réceptifs à « l’humour » de monsieur Boon.

Mais tous ces ingrédients font -heureusement- rire 99% de la salle archi complète depuis la séance précédente. Pourquoi ? Parce que la France a besoin de cette chaleur humaine, gentiment niaise et parsemée de petits gags gentillets. Oui mais voilà, le pourcentage restant est vraiment énervé de constater que c’est ce film, qui fait la force du cinéma français depuis 8 mois…

Le 7ème art n’est pas forcément pour les intellos bobo ou les passionnés, cinéphiles acharnés ou novices vidéastes, mais aussi pour les beaufs. Insulte à prendre au troisième degré (précisons le au cas où), vérité qui définit souvent la fameuse ménagère de moins de 50 ans, adjectif qualifiant une famille inculte abonnée à Télé Z ou Poche, écoutant Johnny, Sardou ou la Star Ac’, se bidonnant (pensez aussi aux Bidochons) devant la programmation de TF1 : Julie Lescault et Dechavanne. TF1 qui remporte à nouveau le gros lot en produisant le film. Bref, la cible aime, tant mieux pour elle, d’autres non, tant pis pour nous. Je le répète, ce film a été fait par des beaufs pour des beaufs, c’est peut-être trop radicale comme pensée mais je le pense sincèrement… Et si la presse a descendu en masse Astérix aux Jeux Olympiques, le qualifiant de film pour beauf, on comprend mal pourquoi il n’en est pas de même pour les Ch’tis.

Bref, en sortant de la salle, je m’éclipse rapidement, j’ai honte, je me sens… beauf.

0 thoughts on “Bienvenue chez les ch’tis ou comment faire l’éloge de la beaufitude…

  1. Franchement je te comprends parfaitement, j’ai vu ce film mais point barre, je ne le verrais pas une deuxième fois, je ne prendrais surtout pas le DVD ni la boîte à « Hein? » (oui oui j’ai vu ça hier à La Poste). Je ne comprends pas du tout l’engouement des gens pour ce film, je ne vois pas ce qu’il a de si drôle ou de si exceptionnel. Franchement j’hallucine de voir des gens qui l’ont vu dix fois au cinéma, qui achètent le DVD et tout… Je reste vraiment surprise sur ce coup là !!

  2. Ah je suis contente de trouver enfin une personne qui pense la même chose que moi sur ce film. La plupart des personne ont vraiment aimé ce film et je ne comprend absolument pas pourquois.
    J’avais deja pas envie de la voir mais bon à la fin j’ai voulu me faire une idée et j’ai lutté pour ne pas l’arreter durant tout le film.
    Enfin tout ca pour dire que je suis tout a fais d’accord avec toi.

  3. Bonjour.
    Comme l’indique mon pseudo, je suis ch’ti, et fier de l’être… Mais je ne me reconnais dans quasiment aucune des scènes du film. J’ai aussi suscité l’ incompréhension dans mon entourage quand j’ai déclaré ne pas du tout aimer ce film.
    Je suis ch’ti, sans aucun doute, mais je ne me saoule pas tous les jours à la bière et au genièvre, je n’appelle pas tout le monde « biloute » (avant le film ce mot n’était quasiment plus utilisé), je ne me nourris pas de frites et de fricadelles (très mauvais pour la ligne et le cholestérol), et surtout, SURTOUT!
    je ne trempe jamais le Maroilles dans du café! C’EST DEGUEULASSE!
    Dany Boon a voulu rendre les gens du Nord plus sympathiques au reste de la France, c’est réussi, et c’est tout à son honneur. Mais il nous a fait passer du statut de sombres crétins alcoliques et dégénérés à celui de demeurés alcoliques et béats.
    De plus, s’il voulait faire entendre notre accent et notre langage, le « ch’ti », il aurait mieux fait de prendre des gens du cru, et non des comédiens, nés chez nous, c’est vrai, mais qui ont totalememt perdu l’accent originel, et qui ne sont plus que des parisiens voulant singer des ch’tis.
    Il n’y a qu’à entendre la petite amie du facteur, je ne me souviens même plus de son nom, et vous saurez tout de suite qu’elle n’a jamais parlé le ch’ti avant le film, et Line Renaud a bien dû le parler couramment, vu qu’elle est d’Armentières, mais la dernière fois ça devait être avant la guerre (je parle de celle de 1870, bien sûr).
    Le seul qui s’en sorte avec les honneurs ( à part les seconds rôles qui passent encore une grande partie de leur temps chez nous), c’est Kad Mérad. A part quelques scènes où il a été mal dirigé, il a un jeu sobre et n’en fait pas des tonnes.

    Pour conclure: je ne suis pas allé au cinéma voir ce film ( j’aurai eu l’impression de jeter mon argent durement gagné), et je ne l’ai pas acheté (pour la même raison), on me l’a prété, et bien j’ai quand même eu l’impression de m’être fait avoir.

  4. Pas étonnant de ta part mais l’article est hilarant !

    Pour te faire plaisir : la beauf attitude s’étend cette semaine sur les classements de ventes de singles, Patrick Sébastien étant la meilleure vente de la semaine.

    Belle France hein ? :))

  5. Comme disait Coluche: »Mais jusqu’où s’arrêteront-ils? »
    Il faut dire que Sébastien est un maître en la matière, il n’en est pas à son coup d’essai.
    Ca fait des lustres qu’il accumule les couches de mauvais goût.
    Si le mauvais goût tenait chaud, il pourrait vivre sans geler au pôle sud. Enfin, on ne peut pas faire ça aux manchots, les bras leur en tomberaient :-), vous pensez: le réchauffement climatique, la banquise qui fond, leur espèce menacée d’extinction…Si en plus on leur envoie Sébastien…C’est un coup à leur flinguer le peu de moral qui doit leur rester!
    D’ici à ce qu’ils émigrent en Equateur pour se suicider par coup de chaleur…Les morts par canicule, on a déjà vu ça!

    Non, Sébastien est un pur produit du « French Way of Life », on l’a créé, on doit assumer sa garde, même s’il dit des grossièretés et salit ses couches.
    Et puis, il a peut-être un rôle pédagogique à jouer: je pourrais emmener mes petites filles le voir le dimanche, dans son habitat naturel reconstitué, un plateau de télévision, et où un guide expérimenté leur expliquera ce que l’on peut devenir si on regarde et écoute n’importe quoi.
    je leur ferai écouter des extraits des chansons de notre « Patrick national »… Attention! en prenant toutes les précautions pour éviter la contagion, la connerie c’est très dangereux! Si on n’y prête pas attention c’est un truc à se retrouver tous les soirs à regarder « la Star’ Ac.’, et à aimer ça!
    Mais quand même, ce serait très instructif pour mes petites, le spectacle navrant de la beaufitude produite par les chaînes de télé pour vendre de la pub. Ca leur donnerait envie de se cultiver pour échapper à ça, enfin, je l’espère.

  6. salut, je passai par là…
    et j’ai pas vu le film pour une simple raison, j’aime pas les phénomene de société.

    Parceque la masse est (« majoritairement ») décevante – se résumant à rien et puis je me retrouve pas tellement dedans, de la même manière j’ai jamais trop apprécier titanic – « wouhwouh léonardo l’est trop beau… »

    bref, j’ai jamais éprouver l’envie de voir ce truc sur les ch’tis encore moins après tout ce qui à trainé de médiatique dérrière…. les émissions, les reportages, les reportages, les amis, la famille, les émissions, les reportages et les amis, la famille.

    Et là de lire ton article, j’éprouve un sentiment de satisfaction :D
    Certainne personne son encore concréte. ^^’
    Cela me fait bien plaisir.
    Je te souhaite une bonne continuation pour toi et pour ton blog.
    bye

  7. Enfin!
    Enfin un oasis dans un ocean de beaufitude qui a gagné l’Occident (Italie par exemple). Aussi rafraichissant qu’un monologue de Lucchini
    A moins que la vague d’optimisme créée par l’election d’Obama aux USA et la montée des pays emergents ne crée un nouveau raz de marée

  8. Je vois que mes 2 billets ont été sucrés. Diable! A 21 ans ans, quelle ouverture d’esprit! La particularité des beaufs, parait-il, c’est qu’ils croient toujours avoir raison. Comme vous donc, qui ne supportez pas la contradiction.Inutile de vous dire que je ne repasserai pas,restez dans votre sage tour d’ivoire:vous n’y risquez pas grand chose tant que vous censurez si bien.

  9. Elle est bien bonne celle là ! Vos commentaires n’ont pas été sucrés, ils ont été approuvés et j’ai même pris la peine d’y répondre.

    Encore faut-il que vous alliez voir le bon article sur lequel vous les avez posté !!!

    (C’est quoi le rapport avec la « contradiction » ? Que je suis censé « ne pas supporter » ??)

    Cordialement

  10. Vous connaissez la chanson:y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis,aussi je « repasse ».Mes plus sincères excuses pour ce soupçons de censure qui m’est entièrement imputable,donc.
    Bien sur que vous avez le droit de critiquer ce que bon vous semble, qui plus est sur votre blog mais assimiler 20 millions de spectateurs à des beaufs me parait tendancieux.Ne vous est-il pas venu à l’esprit que simplement tous ces gens avaient envie de rire (il ne manquait que vous et 40million d’autres, mais on ne vous en veut pas)?Chercher la petite bête à qui a du succès reste un sport bien français.Le tour de force de Danyboon est d’avoir distrait une masse de cinéphiles « populaires » au sujet d’une région dont personne n’a envie d’entendre parler. Le reste n’est que littérature ou médisance.Rendez-nous les Charlots…
    Cordialement

  11. Mais je suis bien d’accord, et je salue là la performance de Dany Boon (ce que je dis aussi, indirectement, dans mon papier)

    Après, assimiler ces 20 millions de personnes à des beaufs est également, et surtout, une provocation gratuite de ma part qui fait -toujours- réagir ^.^

  12. Ben moi, au sujet de mon appréciation de votre en-tête de blog lourdingue ( vapeurs de soupirs et je-ne-sais-quoi,là…) c’était pas de la provocation.Faut redescendre un peu,quoi!
    Au plaisir

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